Article proposé par le Coach Prosper ALAGBE
Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé le jeudi 26 mai 2022, après l’incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital à Tivaouane, dans l’ouest du Sénégal. Ce drame remet en lumière une carence majeure que l’on peut noter dans les administrations publiques africaines, celles de l’insuffisance de maturité des dispositifs de prévention des risques.
En effet, si pour plusieurs entreprises privées africaines, notamment les banques et les industries, le pilotage par les risques est en train de rentrer dans les cultures de gouvernance, du fait essentiellement de l’impulsion règlementaire, ce n’est pas encore le cas au niveau des administrations publiques.
Cartographier les risques, recruter des risques managers pour structurer un management efficace des risques, concevoir des plans de continuité et/ou de remédiation, apprendre à anticiper et gérer les crises, sont actuellement beaucoup de notions qui ne font apparemment pas encore partie du vocabulaire courant des pontes de la fonction publique.
Certes, gérer les risques dans une entreprise privée ne se fait pas de la même façon dans une administration publique à cause essentiellement des enjeux qui restent relativement différents. Les administrations publiques ne seront pas elles focalisées sur certains enjeux comme, les pertes de chiffres d’affaires ou de rentabilité, mais surtout sur les risques tels que les risques opérationnels, le risque de réputation et même les risques stratégiques dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Les dirigeants africains devraient à notre humble avis, incorporer le management des risques comme épine dorsale du fonctionnement des administrations qu’elles soient nationales ou locales. En effet, n’oublions pas que l’intérêt final de la gestion des risques et d’apporter une assurance raisonnable à l’atteinte des objectifs de l’organisation.